Marie Poff
Palmerston North Girls' High School
Translation (Afternoon Tea) from French into English of la palais du Mandarin by Thanh-van Tran-Nhut
Translation (Afternoon Tea) from French into English of la palais du Mandarin by Thanh-van Tran-Nhut
Afternoon Tea
Trotting behind my friends after school, I threw them puzzled glances. What had they just taken out of their schoolbags? I approached them frowning. They were holding a piece of baguette, for all appearances quite trivial, and were biting into it with an obvious satisfaction. They must surely regain their strength before going to catechism class, as had been announced by the teacher. It was no doubt a trending team sport being played after class because all the students, except me, rushed to it with spirit. Strange! How could anyone be satisfied with a mere hunk of bread for afternoon tea? In the United States, we made toast with a thick layer of peanut butter, slathered with strawberry jam, and this gooey sweet and salty mixture overflowed the slices of sandwich bread a great deal. We chewed noisily, the palate glued by the peanut butter and our lips daubed in red. As for the young Vietnamese, they were allowed baguette blanketed by a trickle of Nestle sweetened condensed milk. A rich person’s treat that had only one competitor: bread spread with canned butter, onto which was poured a few tears of Maggi. The ultimate treat, the nostalgic flavour of a bygone era, the condensate of French gastronomy in the imaginations of the locals… Some parents offered their offspring a more nutritionally balanced afternoon tea; a banana accompanied by a quarter of ‘La Vache qui Rit’ cheese. The national identity was safe, but nonetheless draped itself with the melancholic memory of other times. Meanwhile the young Jura pupils seemed to settle for a bit of rather dry and slightly burnt bread before doing sport… This mystery nagged me. Impossible to solve it, for lack of speaking French. A comedic gesture by one of my friends finally enlightened me: pushed by Thierry Ramboz, Michel Roche let fall his afternoon tea. The mysterious bread half opened and exposed a golden heart of butter and a bar of chocolate. Astonishing combination! Hearty combination! Barely back home, I tested the strange recipe. Unconvinced, I took a bite. Against all expectations, I was won over. The bread crunched cheerfully while the chocolate merged with the salted butter. What a find! Emboldened by my discovery, I promised myself to change to a higher gear. Next step: integrate into the village team and participate in catechism lessons. |
la palais du Mandarin – Thanh-van Tran-Nhut
Trottinant derrière mes camarades à la sortie de l’école, je leur jetais des coups d’œil intrigues. Que venaient-ils de sortir de leur cartable? Je m’approchai en fronçant les sourcils. Ils étreignaient un morceau de baguette, d’apparence assez anodine, et y mordaient avec visiblement beaucoup de satisfaction. Ils devaient sûrement reprendre des forces avant d’aller au catéchisme, ainsi que l’avait annoncé le maître. C’était sans doute un sport collectif très en vogue qui se pratiquait après les cours, car tous les élèves, sauf moi, s’y précipitaient avec entrain. Étrange! Comment pouvait-on se satisfaire d’un simple quignon de pain pour son goûter? Aux États-Unis, nous faisons des tartines avec une épaisse couche de pâte d’arachide, badigeonnée de confiture à la fraise, et ce mélange collant de sucrésalé débordait largement des tranches de pain de mie. Nous mâchouillions bruyamment, le palais englué par le peanut butter et les lèvres barbouillées de rouge. Quant aux jeunes Viêts, ils avaient droit à de la baguette nappée d’un filet de lait concentré sucré Nestlé. Une friandise de riche, qui n’avait qu’un concurrent: le pain tartiné de beurre en conserve, sur lequel on versait quelques larmes de Maggi. Le nec plus ultra, le parfum nostalgique d’une époque révolue, le condensé de la gastronomie française dans l’imagination des locaux. Certains parents offraient à leurs rejetons un goûter plus équilibré: une banane accompagnée d’un quartier de fromage La Vache qui Rit. L’identité nationale était sauve, mais se drapait néanmoins du mélancolique souvenir d’autres temps. Or les petits Jurassiens semblaient se contenter d’un bout de pain plutôt sec et quelque peu brûlé, avant de faire du sport… Cette enigme me taraudait. Impossible de la résoudre, faute de parler français. Le geste farceur d’un de mes camarades m’éclaira enfin: bousculé par Thierry Ramboz, Michel Roche laissa tomber son goûter. Le pain mystérieux s’entrebâilla et exposa un cœur doré de beurre et une barre de chocolat. Étonnante association! Création gaillarde! À peine rentrée chez moi, je testai la singulière recette. Peu convaincue, je pris une bouchée. Contre toute attente, je fus conquise. Le pain croustilla joyeusement tandis que le chocolat fusionnait avec le beurre sale. Quelle trouvaille! Enhardie par ma découverte, je me promis de passer à la vitesse supérieure. Étape suivante: intégrer l’équipe du village et participer aux entraînements de catéchisme. |